Les conditions d’exercice de la profession de journaliste en RDC sont difficiles : manque d’indépendance politique et économique, pressions et intimidations, conditions de travail et salaires incapacitants. Sous l’effet de pressions et par crainte des représailles, de nombreux journalistes pratiquent l’autocensure, et ne constituent donc pas les relais d’information objective et de contre-pouvoir que l’on peut attendre d’une société démocratique. De plus en plus, les journalistes effectuent un travail de publi-reportage et n’osent plus traiter les informations sensibles. La presse, utilisant des méthodes peu respectables, n’est plus respectée et ne présente plus aucune crédibilité.
En matière de justice et de droit, les journalistes méconnaissent les notions de base de l’organisation et les procédures judiciaires. Cette ignorance implique d’une part une faible capacité des journalistes à faire valoir leurs droits, à se protéger face aux abus, et à ne pas violer la loi (par exemple on reproche aux journalistes de tomber trop facilement dans la diffamation). D’autre part, la couverture médiatique de l’activité judiciaire est souvent erronée ou partielle. Or, la justice représente un des piliers de la bonne gouvernance et il est important que la population soit informée clairement de son fonctionnement (ou dysfonctionnement), ainsi que des enjeux des réformes en cours. Les journalistes devraient notamment être mieux à même de rendre compte des procédures judiciaires touchant à leur activité et à leurs droits, et en particulier à la liberté d’expression.
Ce projet, mis en œuvre par RCN Justice & Démocratie, l’Union Congolaise des Femmes des Médias (UCOFEM) et Journaliste en Danger (JED) vise à renforcer la promotion et la protection des droits de journalistes ainsi que leur capacité à suivre les affaires judiciaires et les enjeux de la réforme du secteur de la justice. Il se déroule à Kinshasa et au Nord-Kivu.
L’objectif global est de contribuer à la liberté d’expression en RDC.
Groupes cibles et bénéficiaires (directs et indirects) du projet
- Des femmes et des hommes journalistes (30 à Kinshasa et 30 à Goma, bénéficiaires directs des formations) ;
- des professionnels de la presse ;
- des professionnels de la justice : officiers de police judiciaire et officiers du ministère public ;
- les décideurs politiques ;
- la population dans son ensemble.
Objectif spécifique du projet
Mettre en place un cadre normatif à l’exercice libre de la profession journalistique, notamment dans le traitement des questions judiciaires et juridiques.
Activités
Les activités ci-après seront mises en œuvre dans les deux zones d’interventions du projet qui sont Kinshasa et Goma :
- Plaidoyer en faveur de la dépénalisation des délits de presse ;
- plaidoyer pour une meilleure structuration de la profession ;
- formation des journalistes sur la déontologie de la profession et sur les mécanismes d’autoprotection ;
- ateliers-rencontres entre officiers de la police judiciaire, magistrats et journalistes ;
- ateliers de renforcement de la qualité du travail journalistique ;
- promotion des productions journalistiques et facilitation de l’accès à l’information de l’opinion sur le fonctionnement de l’appareil judiciaire (audiovisuel, radio, presse écrite et clubs d’écoute) ;
- recueil de toutes les productions journalistiques soutenues par l’action ;
- réunions de suivi et évaluation.
Impact attendu
- Un plaidoyer pour un cadre normatif plus favorable à l’exercice de la profession est mené ;
- des mécanismes de protection des journalistes sont développés ;
- l’opinion publique est informée de manière fiable et critique sur le fonctionnement de la justice.
Durée et financement du Projet
- 18 mois (01 novembre 2013 -31 avril 2015)
- Financement : Ambassade des Pays-Bas en RDC
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