Décoloniser nos pratiques
RCN J&D mène depuis plusieurs années une réflexion sur la décolonisation de la justice et en particulier la manière dont nos programmes d’intervention peuvent s’inscrire dans une démarche consciente d’émancipation par rapport à un modèle de justice imposé par l’Occident depuis la période coloniale.
En parallèle de cette démarche active, l’équipe de RCN J&D a ouvert la réflexion à la décolonisation comprise dans un sens plus large, c’est-à-dire la déconstruction de nos modes de pensées qui se manifestent à travers toute notre pratique d’ONG basée en Occident. Quelles sont les « lunettes » à travers lesquelles nous percevons le monde, et en particulier l’Afrique ? Quel est le bagage de croyances acquis depuis l’école primaire et tout au long de notre parcours académique ? Quel est l’héritage des mots que nous privilégions pour désigner nos réalités de travail ? Comment nous identifions-nous dans notre rapport au monde ? Autant de réflexions qui naissent de cet élan global à décoloniser la coopération internationale.
RCN J&D s’est associé à Broederlijk Delen et l’Institut de Médecine Tropicale pour mener une étude conjointe afin de disposer d’un cadre d’analyse qui nous permet d’examiner, en tant qu’acteurs de la solidarité, les structures, les stratégies et les modes de pensée existants et dominants dans le secteur du développement afin de pouvoir par la suite les ajuster pour arriver à une réalité plus équitable. L’étude ambitionne d’identifier et de reconnaître les inégalités existantes et les relations de pouvoir inégales afin de pouvoir les traiter durablement. Le cadre de l’étude, menée par la Fondation AfricAvenir, s’est concentré sur le Burkina Faso, avec une dizaine d’ONG belges et burkinabés ayant pris part à l’enquête.
Diverses recommandations ont émergé de ces enquêtes et sont rassemblées dans ce document synthétique (Etude décoloniale). Partant d’une perspective macroscopique, avec la nécessité urgente de repenser les rapports entre l’Afrique et l’Europe, les recommandations nous invitent à nous pencher sur le niveau le plus individuel de nos pratiques. Les aspects liés aux espaces de décision, aux procédures de financement, aux impositions socio-culturelles dans les approches thématiques, ou encore la langue de communication et diffusion sont autant d’éléments à décoloniser. Cette étude (lien vers l’étude complète) est dès lors une étape additionnelle dans notre réflexion et mise en perspective de nos pratiques.
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