Campagne de sensibilisation sur les poursuites devant les CAE des crimes internationaux commis au Tchad de 1982-1990″

« Rapprocher la justice des populations », sensibilisation pour tous sur les Chambres Africaines Extraordinaires.

Programme de sensibilisation sur les Chambres Africaines Extraordinaires

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La création des Chambres Africaines Extraordinaires (CAE) résulte de la décision de l’Union Africaine du 2 juillet 2006 donnant mandat à « la République du Sénégal de poursuivre et de faire juger, au nom de l’Afrique, Hissène Habré, par une juridiction sénégalaise compétente avec les garanties d’un procès équitable ». Cette décision a été confortée par un accord entre l’Union Africaine et la République du Sénégal ainsi que par des adaptations juridiques internes au droit Sénégalais.

Les CAE, de par leur Statut, ont reçu mandat de « poursuivre les crimes internationaux commis au Tchad durant la période du 7 juin 1982 au 1er décembre 1990 ». Ainsi, vingt ans après la création des tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda et pour l’Ex-Yougoslavie, alors que les principaux modèles de justice internationale ont fait preuve de grands accomplissements mais ont aussi montré leurs limites, notamment en ce qui concerne la conduite du procès en proximité avec les populations concernées, la création de ce premier tribunal pénal interafricain marque une étape historique : un ancien chef d’Etat africain devrait être jugé par cette nouvelle juridiction africaine, qui est unique au monde. Pour que le procès devant les CAE initie un tournant pour la justice en Afrique et qu’il devienne un véritable précédent aux niveaux continental et mondial, il faut qu’il soit compris, connu et débattu par les populations sénégalaises et tchadiennes et par le monde entier. C’est dans cette perspective que les CAE ont recruté, par la voie d’un marché de services, notre consortium chargé de concevoir et de mettre en œuvre une stratégie d’information et de sensibilisation consacrée aux activités conduites par les CAE.

Le programme de sensibilisation sur les Chambres Africaines Extraordinaires (CAE) répond aux dispositions prévues lors de l’adoption de leur Statut par le gouvernement de la République du Sénégal et l’Union africaine le 22 août 2012. Chargé de rapprocher la justice des populations, ce programme prévoit de nombreuses activités pour accompagner un processus judiciaire important, qui marque un tournant pour la justice internationale et pour l’Afrique. Son objectif principal est de rapprocher la justice des populations en tenant compte, en particulier, du fait que les CAE travaillent à Dakar, et donc à une distance insurmontable pour les populations Tchadiennes.

Qu’est-ce que la « sensibilisation » ? Historiquement, le Tribunal Spécial pour la Sierra Léone (TSSL) a été le premier à développer, de façon étendue, des activités de sensibilisation lui permettant d’échanger avec des populations qui ne pouvaient assister aux procès. Par la suite, les Chambres Extraordinaires au sein des Tribunaux Cambodgiens (CETC) ont développé de nombreuses activités pour informer les populations vivant dans des endroits reculés sur les procès menés contre d’anciens chefs Khmers Rouges. Ces activités sont aujourd’hui considérées comme essentielles pour permettre l’appropriation et la compréhension de ces justices ad hoc. Il s’agit de développer un programme dynamique et adapté aux réalités, ancré au Tchad et au Sénégal, permettant de faire connaître le rôle des CAE sur le continent et dans le monde, dans le respect des publics et des parties au procès.

Principes-clés guidant les actions du consortium :

  • Neutralité. Ce programme mène ses activités sans discrimination avec tous les membres des sociétés concernées et toutes les parties au procès.
  • Indépendance. Le programme de sensibilisation s’efforce, à l’image de l’institution judiciaire, de respecter le principe d’indépendance vis-à-vis des pouvoirs et des opinions politiques, et de diffuser des informations exactes et équilibrées, sans se faire l’avocat ni de la défense ni de l’accusation.
  • Participation. Il est aujourd’hui reconnu qu’un bon programme de sensibilisation ne doit pas se concentrer exclusivement sur la procédure en cours. Ce programme prendra avant tout en compte les préoccupations des communautés affectées en s’efforçant de répondre à leurs questions.
  • Interactivité. Ce programme est développé grâce à des outils et à des initiatives conçus dans l’intention d’établir une communication interactive, fonctionnant autant que possible dans les deux sens, entre les chambres africaines, les communautés affectées, et avec tous les publics.
  • Proximité. Déployé au Sénégal et au Tchad grâce à ses points focaux, ce programme s’attache à maximiser son impact et sa pertinence par des partenariats locaux avec des médias, des organisations de la société civile, des universitaires et des acteurs culturels jusque dans les endroits les plus reculés.

Activités :

Les activités sont adaptées aux publics cibles : les victimes, les organisations de la société civile, les médias et les leaders intellectuels. Tandis que les activités ont essentiellement lieu au Sénégal et au Tchad, la sensibilisation en dehors de ces deux pays en fait également.

Au total, le plan de sensibilisation prévoit près de 500 moments clés, déclinés en 25 activités principales, durant les 21 mois de sa réalisation. Quelques exemples d’activités prévues et en cours :

  • Présentation du plan de sensibilisation aux avocats de la défense et des victimes. Dans une démarche de transparence marquant la neutralité du travail de sensibilisation, les équipes d’avocats de la défense d’une part et des victimes d’autre part seront invitées à un échange pour les informer sur les grands axes du plan de sensibilisation.
  • Participation à des émissions radio et télévisées. Ces émissions auront pour objectif d’entendre les différentes parties prenantes, de participer à des débats, d’expliquer et d’informer sur l’activité judiciaire des CAE.
  • Production et diffusion de spots radios. Ces spots radio auront une portée informative pour le grand public au Tchad et au Sénégal.
  • Création d’une plateforme Internet interactive. Ce site Internet permettra de créer un espace d’échanges vivant entre les publics cibles et le grand public, pour favoriser la meilleure compréhension des CAE et favoriser les débats.
  • Débats publics au Sénégal et au Tchad. Ces débats publics permettront le dialogue entre des autorités, des parlementaires, des professeurs d’université et d’autres acteurs pertinents.
  • Journées de dialogue avec les victimes au Tchad. Des rencontres d’information seront organisées au Tchad pour informer les victimes sur leurs droits et sur le fonctionnement des CAE et répondre à leurs interrogations.
  • Ateliers au Tchad avec la société civile. Ces ateliers permettront à travers les organisations de la société civile de toucher et d’informer les victimes jusque dans les endroits les plus retirés.
  • Ateliers pour les journalistes au Tchad et au Sénégal.Des ateliers seront organisés pour les journalistes de la presse publique et privée (Presse écrite, TV, Radios, Online) sur la création, le rôle, les enjeux et les activités des CAE.
  • Présence de journalistes tchadiens au procès. La présence de journalistes tchadiens au Sénégal sera facilitée, en cas de procès.

Voir aussi :

Le programme aura bientôt son propre site interactif : www.forumchambresafricaines.org

Pour consulter le communiqué de presse concernant le Consortium sur le site des Chambres Africaines, cliquez ici

Pour consulter le Communiqué de presse concernant le premier atelier réalisé, cliquez ici

 


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