Marie-Louise Sibazuri, “Vivre, c’est conter”

2_Marie-Louise Sibazuri

Dramaturge burundaise, Marie-Louise SIBAZURI écrit ; elle joue ; elle conte ; elle danse. Scénariser la guerre pour mieux la comprendre, jouer la crise pour en sortir : des feuilletons radiophoniques destinés aux réfugiés burundais du Burundi et de Tanzanie, des pièces de théâtre en pleine guerre civile à Bujumbura dans les années 90, des contes pour les enfants… Au bord du lac de Louvain-la-Neuve, le récit de cette femme incroyable, qui porte en elle l’histoire du Burundi et le désir croissant d’y prendre part activement. Dans cette émission, c’est une force et une douceur qui se dégagent ; c’est le récit d’une femme, ponctué d’histoires terribles, qui remuent et émeuvent ; c’est une parole posée, qui sort du fin fond de son ventre. En partageant l’énergie qu’elle met dans ses différents projets, elle nous en donne.

La sérénité qui se dégage de ce portrait est paradoxalement provocante ; et nous, que pouvons-nous produire face à nos propres crises ? En partant de la crise burundaise de 1993, elle nous confie ici des clés indirectes d’une réflexion sur la place de l’art dans la résolution des conflits. « Je crois que la guerre a créé en moi une certaine combativité, une façon de me dire que quand on marche et qu’on tombe, parfois, on PASSE un temps assis et ça fait du bien de rester assis même si on se dit qu’on n’est pas en train d‘avancer mais on récupère un tout petit peu par rapport à la marche qu’on venait de faire et se dire que dès qu’on se relève, il faut marcher avec plus d’énergie et aller plus loin et je me dis que je suis peut-être dans cette logique maintenant, de faire plus et si possible mieux, que ce que j’avais fait avant la guerre, un peu comme un défi lancé à la guerre, histoire de lui dire « tu as démoli ce que tu as démoli mais tu n’as pas démoli l’essentiel qui est ma vie et avec ça, je peux reconstruire mieux que ce que j’avais construit auparavant. »

Vous trouverez un extrait du récit (25 min) de Marie-Louise Sibazuri ici :


Leave a Reply

    Newsletter